Naufrage et pollution du Grande America, comment aider ?

Suite au naufrage du Grande America, plus de 2 000 tonnes de fioul lourd s’échappent des réservoirs du bateau. Des nappes de pétrole se sont formées et dérivent au gré des courants, du vent, vers les côtes entre autre de Charente Maritime.

Le bateau transportait des containers, avec certains chargés de produits toxiques.

Premiers signes, les échouages d’oiseaux

Les oiseaux, souillés en mer directement sur les nappes dérivantes, vont chercher à se reposer à terre, car leur plumage mazouté n’est plus « étanche » et ils rentrent rapidement en hypothermie. En essayant de se nettoyer avec leur bec, ils subissent également rapidement une intoxication interne aux hydrocarbures. Les oiseaux contaminés vont donc arriver à la côte un peu avant les échouages d’hydrocarbures.

Quelques consignes pour se préparer à porter secours aux oiseaux mazoutés: préparer gants (indispensable avant toute manipulation car les produits « engluant » peuvent être fortement toxiques), cartons, …
Et en cas de découverte, soyez très prudents, pour l’oiseau, vous n’êtes pas son sauveur mais un prédateur, il va mettre toutes ses dernières forces pour vous échapper. Il va essayer de retourner à l’eau (ce qui serait dramatique pour lui car ils sont déjà en hypothermie et leur plumage n’est plus « étanche ») , et tenter de se défendre avec son bec (attention à vos yeux) et en se débattant. Contournez l’oiseau pour vous placer entre lui et la mer, et intervenez en douceur mais le plus rapidement possible pour limiter le stress. Vous pouvez vous aider d’un drap,ou d’une épuisette à maille très fine (pas de grandes mailles ou l’oiseau va s’emmêler)
Placer ensuite l’oiseau dans le carton avec du journal au fond, et pour ne pas le stresser, ne faite pas de bruit et ne cherchez pas à l’observer. Placez le au chaud et acheminez rapidement vers l’un des centres ou relais de soin .
Ne leur donner ni à boire ni à manger, n’essayez pas de les nettoyer. Les oiseaux sont en hypothermie et en début d’intoxication, ils nécessitent des soins spécifiques (chauffage par infra-rouge, pansement gastrique, détoxifiant,…)

Si vous trouvez un mammifère marin ou une tortue, mort ou vivant, prévenez le Réseau National Echouage au 05 46 44 99 10.

Si vous trouvez des oiseaux morts, notez le lieu de découverte, si possible l’espèce, faites une photo, et communiquez vos observations. Ne manipulez pas l’oiseau sans gant. Si vous en avez, vous pouvez vérifier si l’oiseau est bagué pour les suivis ornithologiques, et vous pouvez nouer sur une des pattes un fil de laine, pour indiquer que l’oiseau a déjà été « inventorié ».

Échouages de pétrole ou de matériels suspects (containers, bidons…)
Si vous constatez un tel échouage, n’y touchez pas, prévenez les autorités pour que la prise en charge se fasse de façon adaptée et professionnelle. Les matières qui se déposent peuvent être hautement toxiques, et il faut une action coordonnée pour traiter ces déchets. Sachez également que si les quantités sont faibles et dispersées, il vaut mieux ne pas trop intervenir sur le milieu dunaire, sur le décapage des rochers, etc… un nettoyage excessif peut « achever » l’écosystème alors que si la pollution est légère et diffuse, des petites zones non touchées pourront permettre de recoloniser rapidement le milieu environnant détruit.

7 commentaires à propos de “Naufrage et pollution du Grande America, comment aider ?”

  1. A combien estimez-vous la perte d’oiseaux de poissons … suite au quelques tonnes de produits toxiques qui vont se diluer dans la mer ?
    Quand faut -t il prévenir les surfeurs de ne plus aller dans l’eau à Hossegor ?
    Pourquoi a-t-il fallu autant de temps pour connaître la cargaison du grande american ?

    • Bonjour, difficile pour l’instant de répondre à vos questions !
      Vu la multitude de produits transportés, en plus du fioul lourd de propulsion, les effets vont être très diverses et à plus ou moins long terme sur l’écosystème… Par exemple, les acides transportés vont avoir un effet immédiat très important sur la faune marine alentours, mais après réaction chimique très rapide, ces acides seront naturellement « décomposées », tandis que d’autres substances plus « tenaces » vont polluées les écosystèmes sur le long terme… Il y aura donc 2 « phases » de mortalité de la faune, une phase « aigu » mais plus ou moins brève qui a déjà démarré avec la pollution forte de la zone et des nappes de fioul, et une pollution lente mais tenace avec la diffusion dans l’écosystème de substances toxiques… Pour l’instant, on ne connaît pas encore l’ampleur de la catastrophe sur la faune, il n’y a pas encore d’échouage d’animaux contaminés sur la côte.
      Pour ce qui est des surfeurs et de toutes les activités nautiques en général, la préfecture et les mairies feront certainement des arrêtés qui vu le contexte seront largement repris par la presse afin que tout le monde soit informé. Même sans arrêté, au moindre doute d’arrivée de pétrole, il faut avertir la commune et bien sûr sortir de l’eau et prévenir les autres usagés alentours.
      Pour ce qui est du délai pour connaitre la cargaison, il peut paraître long, mais en fait, c’est un délai très rapide dans le monde maritime. Mais un délai qu’il faut améliorer et cet accident permettra peut être de servir d’exemple afin que les autorités aient accès directement à la liste du chargement en cas de besoin.
      La liste du chargement est ici : https://www.sudouest.fr/2019/03/21/naufrage-du-grande-america-voici-tout-ce-qu-il-y-avait-a-bord-du-navire-5918258-10626.php

      • merci beaucoup de votre réponse.
        J’ai suivi les informations données par la préfecture des affaires maritimes et il ne m’ont pas renseigné aussi bien que vous alors merci encore.
        En revanche je savais que l’information ne passe pas en temps voulu et la suite de ce naufrage confirme bien mes inquiétudes.
        Malgré cela grâce à vous sans doute je repends espoir.
        bien a vous AM baudrit

    • Bonjour, la pollution est toujours confinée en mer, où les bateaux antipollution travaillent à récupérer les nappes de fuel. Pour l’instant, à part 2 oiseaux mazoutés qui étaient revenus à la cote, il n’y a pas de pollution sur le littoral. Pour les personnes proches du littoral, il est toujours bien de surveiller l’arrivée d’une éventuelle pollution ou d’un oiseau mazouté, mais il n’y a pas besoin de bénévole supplémentaire. Merci de votre proposition.

  2. Bonjour, je suis étudiant en biologie et je dois faire un travail sur les hydrocarbures. L’exemple du « Grande America » m’avait semblé très approprié pour ce que je voulais entreprendre comme recherche. Ainsi je voulais vous demander si vous avez encore des informations sur le sujet, comment la situation à évoluée après quelque mois, est ce que le nombre d’oiseau échoué a augmenté etc…

    Bien à vous.
    S.Simon

    • Bonjour,
      Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur la suite de l’accident sur le long terme. Le mieux est de vous rapprocher du CEDRE à Brest qui est l’organisme spécialisé en France pour le suivi et l’étude de ces accidents.
      Bonnes recherches !

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