Vive les plantes sauvages sur nos talus et nos trottoirs !

Avec l’arrêt des pesticides, pour les particuliers comme pour les collectivités, c’est l’opportunité d’accueillir la biodiversité au plus près de nous ! Mais pas seulement, le retour du végétal sur nos trottoirs, la diversité des fleurs de talus nous offrent une multitude de service !

Une diversité surprenante

Talus broyé, plus de biodiversité,

Même sur un trottoir, la diversité des plantes présentes peut surprendre ! Ce sont des dizaines d’espèces qui peuvent s’y installer, tandis qu’un talus fleuri va pouvoir préserver lui aussi des dizaines d’espèces sur quelques mètres carrés, à l’inverse d’un talus broyé qui n’accueillera tout au plus que quelques plantes, sans grande diversité.

Talus préservé, qui sera fauché à l’automne après le cycle de végétation

La présence de cette diversité, de cette multitude de formes et de couleurs apporte également un élément paysager très intéressant, source d’embellissement de nos rues et talus, si l’on veut bien changer de regard sur ce que l’on appelait les « mauvaises herbes » !

De la fraîcheur contre le changement climatique

La végétation, même limitée, va avoir un avantage non négligeable avec l’augmentation des périodes de canicule. Par l’ombrage apporté et la limitation des surfaces goudronnées ou bétonnées, qui accumulent fortement la chaleur, les plantes atténuent l’effet d’accumulation, et surtout, par l’évaporation de l’eau qu’elles puisent dans le sol, les plantes jouent le rôle de climatiseur, cette phase d’évaporation de l’eau abaissant fortement la température de l’air.

Régulation des « indésirables »

En hébergeant une multitude de petites espèces animales, les plantes de nos rues permettent une régulation des espèces qui se développent très fortement en l’absence de prédateur, comme le moustique par exemple. Les araignées et autres insectes prédateurs vont capturer les moustiques pour se nourrir et limiter leur présence. Les insectes présents vont attirer les chauves souris, qui en profiteront pour consommer également les moustiques, etc…

Préserver les insectes pollinisateurs

Même à la campagne, entre la floraison du colza et du tournesol source de nourriture des insectes pollinisateurs, il existe aujourd’hui une période de disette pendant laquelle les insectes ont énormément de mal à se nourrir. En laissant les talus fleurir à cette période, de fin avril à début juillet, c’est une source essentielle que l’on laisse à disposition des abeilles, papillons, etc… et avec une baisse de 80% de leurs effectifs en quelques années, ce n’est pas un détail que de leur proposer cette ressource de nourriture !

Une richesse à découvrir et valoriser !

Toutes ces plantes qui poussent sur nos trottoirs et talus sont donc bien une nouvelle richesse pour nos villes et nos villages ! Une richesse à découvrir, préserver et valoriser. Par exemple, le projet « Sauvage de ma rue » vous propose de découvrir les espèces présentes, de les cartographier et de partager vos comptage sur une carte interactive avec les participants de toute la France ! Les enfants sont les bienvenues pour cette opération, et peuvent par exemple inscrirez au pied des plantes leur nom, leur insecte pollinisateur, etc… afin de valoriser encore leur présence sur le trottoir !

Oui, mais alors on laisse pousser sans aucun entretien !?

Pas du tout ! Les talus fleuris, ou le retour de la végétation sur les trottoirs ne signifient pas qu’il n’y a plus aucun entretien et que la végétation pousse sans limite.

Tout d’abord, Pour des raisons de sécurité, la végétation ne doit pas gêner la visibilité ou la circulation. Les talus sont ainsi entretenus de façon « différenciée » : un entretien régulier, sur 0,5 à 1 mètre le long de la voie, permet cette prise en compte de la sécurité, tandis que le reste du talus sera fauché une fois à l’automne, après le cycle de végétation. Cette fauche permettra d’éviter la pousse d’arbustes, et le maintien d’une végétation basse, ce que l’on cherche à préserver sur le talus (ombellifères, graminées, géraniums sauvages, silènes,….)

Pour les plantes qui s’installent sur les trottoirs, fissures, etc… sur les zones de passage, elles peuvent être enlevées pour ne pas gêner les personnes à mobilité réduite, les poussettes, etc… tandis que les autres peuvent être taillées après le cycle de floraison.